En quelques mots portrait de Jeanine Roze

Tous s’accordent sur son exigence, son professionnalisme et sa fidélité alors qu’elle se définit elle-même comme une « rêveuse éveillée »… une rêveuse inventive et réaliste aurait-on envie de préciser. Car c’est bien cette « envie d’autre chose », de nouvelles formes de concerts et d’accès au rituel musical qui la poussa, il y a 40 ans, à « inventer » les Concerts du Dimanche Matin. Sous son côté discret mais veillant au moindre détail, Jeanine Roze agite le paysage musical parisien depuis plus de quatre décennies. Et pourtant, sa carrière avait commencé sous d’autres tonalités, aux côtés de Serge Reggiani et de Barbara. De nouveaux horizons l’attirent rapidement et la voilà agent de jeunes artistes qui ont pour nom Pennetier, Krivine, … et pour lesquels il lui faut trouver des scènes pour se produire et grandir. Jean Louis Barrault sera l’homme providence de son destin musical « classique », il lui ouvre les portes de son Théâtre alors installé à la Gare d’Orsay et, en novembre 1975, se tient le premier Concert du Dimanche Matin. Tout est déjà là : le nom de la série, le format d’une heure sans entracte, le principe d’un placement libre, de la gratuité pour les moins de 9 ans… Ce sera le début d’une formidable aventure humaine et artistique.

En 40 saisons, plus de 1000 concerts ont été donnés avec certaines jeunes pousses qui depuis se sont fait un nom dans la cour des grands… Mais aussi et surtout, quelques fidèles compagnons : Michel Portal, le « grand frère », les « Berg », Jean Claude Malgoire, Natalie Dessay… Et tant d’autres… Sans oublier le public. Un public un peu particulier, transgénérationnel dans sa fidélité (certains jeunes initiés des fameux Ateliers sont aujourd’hui dans la salle) et sentimental dans son attachement à ce rituel dominical. Les Concerts du Dimanche Matin déménagèrent à plusieurs reprises. De la Gare d’Orsay vers le Théâtre du Rond-Point (toujours avec Jean-Louis Barrault), puis poussèrent un peu plus loin vers l’ouest jusqu’à l’Avenue Montaigne pour un premier séjour de 10 ans au début des années 90 avant une autre décennie au Théâtre du Châtelet et un retour aux Champs Elysées depuis septembre 2010.
Cette 40ème saison est un feu d’artifice et la liste des artistes présents rend à elle seule le plus bel hommage à l’engagement de Jeanine Roze pour la musique et ses interprètes.